RSVP.
Sur le carton d'invitation, il est indiqué que les festivités commencent à 20h30.
Premier débat avec mon binôme de soirée : On ne va pas arriver à 20h30 pile ! Ça fait trop plouc, c'est la mort sociale assurée !, Grââve, t'as tellement raison, on ajoute le petit quart d'heure parisien : 20h45 max' alors, car après, y aura plus rien au buffet !.
Sur place, la file d'attente est dissuasive et déconcertante. Les ploucs sont à l'heure, on dirait ! Vilaine rapporteuse que je suis...
Il n'empêche, c'est vraiment dans ces moments-là que je déteste le plus Paris : faire la queue pour juste en être.
Et dire que je fais la queue moi aussi – je me déçois. Sotte rapporteuse que je suis ! -.
Le temps d'attente est l'occasion idéale pour une première analyse de la faune autochtone : jeunesse dorée, vieux nantis et quelques badauds.
La file avance relativement vite. Je montre mon sésame au premier vigile puis arrivée au second, il me demande de lui remettre définitivement mon précieeeux passe-droit (c'est une soirée triée sur le volet, faudrait pas que les invitations se refilent sous le manteau ! Et puis, ça permet de faire un décompte, j'imagine).

Opération Ruinart avortée.
Délestée de mes affaires, j'entre dans l'antre sacrée. Défilent alors devant moi des gens avec une coupette de champ' Ruinart à la mano. Ça se claque la bise, ça se montre, ça boit, ça mange.
Coup de coude de Mathieu : Géraldine Nakache et Sylvie Testud à 8h. So VIP ! Ça se bouscule dans les rayons.
Les plateaux de petits fours débarquent. Manteau de fourrure/Rolex ou pas, les gens se ruent sur la bouffe. C'est la cohue.
Toute cette foule me donne le tournis et l'hypoglycémie me guette : je n'ai toujours pas de champ' ni de bouffe dans les mains.
Soudain, je le vois, il est là, devant nous : le stand Ruinart. Mathieu et moi faisons gentiment la queue... façon de parler. Quand il y a de l'alcool, de la bouffe, un péage, une caisse, une place de bus/métro/cinéma/concert, la queue est un concept plus qu'abstrait dans ce pays.
Après m'être fait griller de tous les côtés, avoir perdu Mathieu dans la file et vu éclater une dispute entre sur le précepte de "faire la queue", je me fraie enfin un chemin vers Dieu aka celui qui sert le Ruinart. Quand soudain retentit une voix... Dieu ? Non, juste Patrice Wagner, président du groupe Bon Marché et son discours d'inauguration.
Trop heureux, le serveur s'arrête net de remplir les verres et annonce avec une pointe de sarcasme : On ne sert pas de champagne pendant le discours. Une blondinette lui fait de l’œil. Voyant que ça marche moyen, elle enchaîne avec la moue du Chat Potté. Rien n'y fait. Dammit ! Si près du but.

On ne désespère pas avec Mathieu, qu'à cela ne tienne, on décide de jeter notre dévolu sur la bouffe... Spotted Valérie Bonneton dans notre quête de la graille.
Mathieu étant végétarien, je suis sa goûteuse : fromdu, go !, foie gras, no go !, épinard, go !, rillettes de thon, no go !. Pendant qu'on mange, on parle en yaourt et on dit des choses qui n'ont ni queue ni tête pour se donner de la contenance. On rit comme des idiots. J'adore : toujours avoir un Mathieu avec soi lors d'une soirée mondaine !

It's showtime.
Tout d'un coup, on entend la voix nasillarde d'Ariel Wizman. Des hommes circonscrivent la foule derrière un ruban noir. Ils semblent cartographier un chemin. S'ensuivent des beaux-parleurs au sens propre du terme, des petits jeunots - que je soupçonne d'être des vendeurs d'Abercrombie faisant des extra - qui nous demandent de ne pas outrepasser le ruban. Ariel Wizman nous déblatère son speech, sous le regard ébahi de ma voisine quarantenaire-voulant-faire-trente, accessoirement fervente adepte du selfie et groupie : Nan mais t'as vu les pompes d'Ariel ! J'-a-do-re ! Il se sape toujours trop bien.
Le moment est très sympa, les artisans et commerçants de bouche de La Grande Épicerie de Paris descendent l'escalator central et défilent dans tout le magasin. Leurs costumes sont superbes, les épaulettes sont composées de (faux) produits symbolisant leur métier : des fruits, du pain, de la viande...
La soirée est officiellement ouverte, les différents comptoirs du magasin s'ouvrent et proposent des mets divers et variés qui rivalisent de beauté et certainement de goût. La queue me démotive alors je préfère me replier sur ce qui est en "self service". Des serveurs circulent avec des baguettes géantes. Mieux vaut ouvrir l’œil pour ne pas s'en prendre une de face.
Par miracle ou hasard, Mathieu et moi tombons sur un stand Ruinart avec très peu de crève-la-soif devant. Alléluia, la soirée n'aura pas été vaine !!!

La France d'en haut et la France d'en bas.
Le premier étage vient de s'ouvrir mais les montées se font au compte-goutte - les femmes et les enfants d'abord ! -. Les gens font la queue devant l'escalator. Instinct grégaire quand tu nous tiens. Là encore, soûlés, Mathieu et moi décidons d'aller là où il n'y a personne, à l'espace cave au sous-sol.
Quand on remonte, la nuée qui faisait la queue devant l'escalator du premier, amorce sa montée ; ce qui fait qu'il n'y a pas encore de queue pour le prochain wagon, youhou, on sprinte pour être les prem's. Un pépé et une mémé essaient de nous griller la première place. On ne se laisse pas faire : aucune pitié même pour les viocs ! Tssss, ils sont à la retraite, ils auront tout le temps de venir à La Grande Épicerie de Paris hors heures de pointe !!!
Au premier étage, on trouve désormais un restaurant “La Table de La Grande Épicerie de Paris”. Le bar est ouvert et Wizman aux platines. Un escadron de smartphones levés éclairent la salle de flashs - la boule à facettes est officiellement remisée au placard -, certainement des photos destinées à être frénétiquement postées sur Instagram. On fait une escale au bar et on prend ce que tout le monde prend : un cocktail à base de vodka, very chargé en vodka, citron vert et je sais-pas-quoi. Des mignardises s'installent sous notre nez pendant l'attente. Que demande le peuple ?
Mathieu et moi sirotons notre cocktail attablés à deux mètres d'Ariel Wizman. La soirée l'a carrément converti en personnage de cire du musée Grévin tant il passe plus de temps à prendre la pose avec des inconnu.e.s qu'à jouer sur ses platines. La rançon de la gloire !

J'en connais un rayon.
On finit la soirée par un tour dans les rayons. On trouve vraiment de tout à La Grande Épicerie de Paris, c'est ça qui est génial : sucettes avec des insectes, un choix d'eau minérale totalement dingue, des produits du monde, de la vodka avec des paillettes d'or, des fruits exotiques aux formes improbables...
À la sortie, on nous donne un sac en tissu estampillé La Grande Épicerie de Paris et on nous indique qu'on nous offre un petit déjeuner pour demain matin.
Pour cela, il faut se rendre au marché nocturne improvisé, rue de Sèvres.
On ouvre notre petit sac et on défile devant chaque stand où l'on nous dépose : yaourt en bouteille Michel et Augustin, calisson de Saint-Rémy Le Petit Duc, mini-viennoiseries, smoothie Innocent, barre de chocolat Valrhona, une orange, une boîte de thé Kusmi Tea, un mini-pot de confiture Alain Milliat et un tube de crème de marron Angelina.
Devant moi, une petite vieille en fourrure sort à un petit jeune qui distribue : Il faut tout doubler car il y a mon mari aussi ! - Ben tiens ! C'est la soupe populaire, ici ? -, une autre débarque de nulle part derrière moi et se sert dans les cagettes.

Franchement, la rive gauche, c'est craignos !!! :)

Un grand merci au service communication de La Grande Épicerie de Paris pour l'invitation.

La Grande Épicerie de Paris
38 rue de Sèvres
75007 Paris
M° : Vaneau (Ligne 10) ou Sèvres-Babylone (Lignes 10 et 12)
www.lagrandeepicerie.fr

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