La rapporteuse

Une maison de tradition. Mazeh est un restaurant-traiteur de cuisine persane fondé à Paris il y a plus de 30 ans par le pater familias, Ali Tavassoli. Sam Tavassoli, son fils formé à l'école Ferrandi et qui a depuis repris les rênes de l'entreprise familiale, qualifie son père de maniaque du produit dont l'unique préoccupation est le contenu de l'assiette, la qualité et le goût de ses ingrédients... parfois au détriment de l'emballage de l'offre : la décoration du restaurant ou sa communication notamment. C'est peut-être cela qui fait qu'aujourd'hui, certaines cuisines comme la cuisine libanaise sont plus populaires que la cuisine iranienne, analyse Sam, et de citer le succès de Noura.

La devanture d'un restaurant ne fait pas sa cuisine ! C'est le cas de Mazeh - quoique sa devanture a subi un récent lifting ! - où tu trouveras tous les plats traditionnels persans.
Le cadre est simple, la cuisine familiale, authentique et à base de produits de qualité. Foi de rapporteuse et foi de Jean-Luc Petitrenaud. La moitié de sa clientèle est iranienne. Et psst, tu sais ce que ça veut dire ? Que c'est bon comme là-bas dis !

Un vrai festin. Pour commencer les festivités, je bois un sharbat sekanjabin, un cocktail à base d'eau, de sirop maison, de vinaigre, de feuilles de menthe concassées et concombre râpé ajoutés à la dernière minute.
Il y a à boire et à manger ! Glou-scrunch-glou-scrunch.
Sam me dit qu'en Iran, on y met également des feuilles de laitue.
En tout cas, cette boisson est hyper rafraîchissante et son goût inattendu. Ça commence fort !

La suite arrive : c'est un plateau avec plusieurs fritures et des sauces variées.

Les fritures :

• Kotlet : beignet de poulet, pomme de terre, oignon et curcuma pané puis frit / 2,30 € pièce
• Chami : beignet de viande, lentille et curcuma pané puis frit / 1,80 € pièce
• Koukou sabzi : galette de fines herbes / 2,50 € pièce

Les sauces :

• Mirza ghasemi : caviar d'aubergine à l'ail et à la tomate (miam) / 25,50 € le kg
• Kashk bademjan : caviar d'aubergine au lait caillé et oignons frits (une tuerie !) / 27 € le kg,
• Salade shirazi : le taboulé iranien avec des dés de concombre, tomate et oignon assaisonnés à l'huile d'olive, fines herbes et citron (♫ It's fresh, so fresh ♪) / 21 € le kg
• Mast moussir : yaourt à l'ail sauvage d'Iran (je kiffe l'ail donc j'adore) / 28 € le kg
• Salade olivier : poulet, pomme de terre, olive, cornichon, mayonnaise maison à l'huile d'olive (dont la paternité se dispute avec les Russes !) / 21 € le kg
• Mast Khiar : yaourt, concombre râpé et fines herbes (dont la paternité se dispute avec les Grecs !) / 23 € le kg

Sam m'explique qu'en Iran, les herbes et les épices sont fondamentales. Les épices les plus répandues dans les plats iraniens sont le curcuma et le safran. Quant aux fines herbes (persil, ciboulette et estragon, entre autres), elles sont fraîches et trônent toujours sur la table.

La suite de la suite surgit : un panaché de viandes et du riz à foison. Pas du simple et triste riz blanc (je suis d'origine chinoise, je sais de quoi je cause) mais des riz sublimés (©Top Chef), variés et colorés.
Le riz est sacré dans la cuisine persane. C'est bien plus qu'un accompagnement : un plat !
Il me tarde de les goûter.

Les riz :

• riz au safran (bueno) / 5,50 € la grosse portion de 280 g
• Shirazi polo : riz aux pistaches d'Iran, raisins secs et écorces d'orange confites (sublime...) / 13 € la grosse portion de 280 g
• Albalou polo : riz aux griottes (étonnant) / 9,50 € la grosse portion de 280 g
• Baghali polo : riz aux fèves et à l'aneth (mon préféré !) / 11,50 € la grosse portion de 280 g
• Adas polo : riz aux lentilles blondes et raisins secs (sucré-salé et nourrissant) / 11,50 € la grosse portion de 280 g

La confection du riz chez Mazeh s'apparente à un véritable rituel qu'Ali Tavassoli me conte. Ils utilisent un riz basmati plutôt âgé (deux ou trois ans) plutôt qu'un riz issu de la nouvelle récolte. La différence entre le riz nouveau et son aîné réside dans la quantité d'eau et le temps de cuisson. Le meilleur riz, le plus parfumé, selon Ali, est celui qui pousse sur les côtes de la mer Caspienne.
Il faut compter 24h de préparation qui comprennent différentes étapes. La cuisson dure 1h30.
Le but est qu'il y ait le moins d'amidon possible afin que les grains de riz ne collent pas entre eux. Un riz réussi est un riz où les grains peuvent se poser les uns sur les autres.
En Iran, le riz est présenté sous forme de pyramide haute. C'est le signe qu'il est bon. Quand on transporte cette montagne de riz, elle doit trembler de légèreté, résume passionnément Ali.

Les viandes :

• Coquelets de Bretagne marinés au citron et au safran (excellent !)
• Chelo kenje : filet d'agneau (délicieux !)
• Selle d'agneau
• Brochette d'agneau haché
• Chelo khoresht fesenjaan : un mijoté de coquelet aux noix et au jus de grenade d'Iran (bon !)

Les viandes sont bonnes, tendres et bien assaisonnées. Seul bémol : s'agissant de la viande d'agneau, je trouve que le goût du grillé prend le dessus.

Pour finir sur une note sucrée, s'ensuit un défilé de glaces maison aussi succulentes les unes que les autres : rose, safran et griottes. La texture de la glace au safran me fait un peu penser au khulfi indien mais c'est bien moins sucré.
Je trouve les gaufrettes accompagnatrices sans goût et donc dispensables tellement les glaces sont bonnes et se suffisent à elles-même. Sam me dit que c'est l'Iranian touch car là-bas, les glaces se dégustent en sandwich entre ces gaufrettes.
Les glaces peuvent s'acheter en bac : 150 ml à 3,80 €, 500 ml à 11 € et 1 000 ml à 21 €.
Ah et j'allais oublier le faloodeh shirazi, un sorbet à base d'eau de rose et de vermicelle. Sam y ajoute du jus de citron vert qui agit en véritable d'exhausteur de goût.
Mazeh propose aussi une glace à la carotte et autres douceurs iraniennes telle que la roulette, un gâteau roulé à la crème chantilly parfumée à la rose.

Ce que j'aime dans la cuisine, ce sont toutes les possibilités qu'elle offre. Et en savourant les différents plats iraniens qui me sont servis, je le réalise d'autant plus. Nous avons beau disposer des mêmes produits et pourtant, il y a des alliances heureuses auxquelles nous autres, occidentaux, n’aurions jamais songé et vice versa.

Infos pratiques. Pour les fous du shopping, le restaurant se trouve à 2 minutes du centre commercial Beaugrenelle.
Et c'est assez rare à Paris pour être relevé, Mazeh propose un service continu sur place et à emporter de 11h30 à 22h30 tous les jours.

Livraison à emporter idéale en cette bientôt période de coupe du monde de football, pas besoin de te lever de ton canapé pour manger les bons petits plats iraniens... enfin, faut quand même ouvrir la porte au livreur.
Livraison gratuite à partir de 15 € d'achat dans les 7e, 15e et 16e arrondissements. Pour les autres arrondissements de Paris, Neuilly, Boulogne Billancourt et Issy-les-Moulineaux, livraison gratuite à partir de 50 € d'achat.

Mazeh envisage de développer les plateaux repas à livrer au bureau et un espace épicerie où acheter les produits que la maison confectionne tels que les plats en sauce dans des bocaux, la confiture de griotte, les sirops maison, des pickles...

Ah et au fait, ça veut dire quoi Mazeh ? Le goût, tiens. Tout est dit !

Un grand merci à Alice, Sam, Ali et Alexis pour ce joyeux festin et moment passé ensemble !

MAZEH
Service continu de 11h30 à 22h30 tous les jours
65 rue des entrepreneurs
75015 Paris
Tél. : 01 45 75 33 89
M° : Charles Michel (Ligne 10) ou Commerce (Ligne 8) ou Javel (RER C)
www.mazeh.com
Facebook de Mazeh
Émission de Jean-Luc Petitrenaud chez Mazeh