La Petite Maison dans la Prairie... face aux Mureaux. La Ferme Yamashita se situe à Chapet dans les Yvelines. C'est la campagne certes, mais c'est à 40 km à peine de Paris. De chez moi, je mets 30 minutes en voiture... bon, d'accord, on est fin juillet.
Le GPS peine à me mener à bon port. La route qu'il indique est inaccessible en caisse. Je me dirige rue de l'Eglise, je gare la Twingo sur un petit parking et décide d'y aller à pattes. Un panneau sur le chemin m'indique que je suis sur la bonne voie.

Maman est en haut, papa est en bas. Sur place, je tombe sur une grande maison aux volets bleus. J'hésite à entrer. C'est quand même marrant de s'inviter chez des gens qu'on ne connaît pas...
Toc, toc... je suis accueillie par la fille, la femme et les trois chiens d'Asafumi Yamashita.
J'entre dans une grande pièce. La table à droite de l'entrée est dressée et peut accueillir huit personnes. Trophées de golf et tableaux de la mère du maraîcher (et toiles d'araignée - Monica Geller, sors de ce corps !) constituent son décor.
Naomi m'invite dans le jardin. La maison surplombe le terrain de jeux d'Asafumi Yamashita : à peine une dizaine de serres et un poulailler (les poules servent à faire des sashimis !). Ce dernier est en bas en train d'arroser quelques-uns de ses spécimens rares. Je réalise soudain que je rêve en couleur (ce rêve bleeeu) en pensant lui acheter des légumes après la dégustation... Je m'attendais à un champ plus vaste et surtout plus ordonné, à la japonaise quoi ! C'est un peu roots. À la bohème !

Graine de star. Asafumi Yamashita remonte pour me serrer la pince et papoter.
Quand je lui demande pourquoi il est venu habiter dans ce coin, il me répond, en bon père de famille : Pour l'école japonaise. Avant, elle se situait près de Trocadéro, à Paris. Puis, le nombre d'écoliers grandissant, ils ont décidé de la délocaliser. À l'époque quand j'ai demandé où elle serait, on m'a juste répondu que ce serait dans l'Ouest de la région parisienne... Nous nous sommes donc installés à Chapet et l'école japonaise à Saint-Quentin-en-Yvelines....
Quand je lui demande pourquoi il a décidé de cultiver des légumes, il me dit : Un peu par hasard. Avant, je cultivais des bonsaïs que je louais à des restaurants ou des entreprises japonaises... puis, je me suis tout fait voler. Un ami restaurateur japonais me propose alors de cultiver des légumes. Je n'y connaissais rien et n'avais aucun matériel adapté...

Bon, en même temps, le gars a la main verte. Cultiver des légumes, c'est plutôt finger in the nose à côté des bonsaïs...
Dans son champ, pas de betterave chioggia ou de carottes jaunes mais des légumes assez basiques : haricots verts, maïs, tomates cerises... L'idée n'est pas de faire dans la fantaisie ou dans les légumes à la mode, mais de faire de la qualité en petite quantité. La différence ? Toutes les graines proviennent du Japon. Ces légumes, ce sont de vraies éditions limitées !!!
Quand je lui demande ce qu'on va avoir au menu du déjeuner, il me répond tout de go avec un air grave : Je ne sais pas encore, je n'ai pas eu le temps de passer chez Carrefour !. J'adore !

Les règles du "je". Asafumi Yamashita trie sur le volet les chefs qu'il ravitaille - quel luxe de décider avec qui on veut travailler ! - et personne ne lui commande rien. C'est lui qui commande !
Il livre chaque semaine 7 chefs : Pascal Barbot de L’Astrance, Eric Briffard du George V, Laurent Delarbre de La Tour d’Argent, William Ledeuil pour Ze Kitchen Galerie, Pierre Gagnaire, Sylvain Sendra d’Itinéraires et dernièrement Anne Sophie Pic pour sa Dame de Pic.
Pour eux, chaque livraison, c'est comme une boîte de chocolats, ils ne savent jamais sur quoi ils vont tomber.

Asafumi m'avoue qu'il a arrêté sa collaboration avec Yannick Alléno (ancien chef du Meurice) car ce dernier n'était jamais là pour échanger avec lui quand il venait lui livrer les légumes ou qu'il a aussi arrêté de travailler avec le Guilo Guilo car leur menu changeant tous les mois était une vraie contrainte.
Et puis, tout d'un coup, SPOILER, j'apprends qu'une épreuve de Top Chef 2014 a été récemment tournée dans son champ : Le maire de Chapet était ravi !... puis un poil crâneur et un brin pince-sans-rire : c'est la première et dernière fois que ces chefs cuisinaient avec mes légumes.

À table ! Le déjeuner fait évidemment la part belle aux légumes. Carte blanche à la chef. Le menu est unique et la cuisine japonaise : Naomi, la femme d'Asafumi, concocte 9 plats et un dessert (le midi, compte 40 €) que nous sert son maraîcher de mari. La carte des vins a été réfléchie par le sommelier de l'Astrance.
Étant une adepte de la cuisine japonaise, je ne suis pas époustouflée par l'originalité du menu mais plus par la saveur des légumes. Les haricots sont croquants et goûtus, le maïs sucré et juteux, l'aubergine moelleuse...
L'expérience du déjeuner tient aussi aux hôtes qui partagent ce moment avec toi et j'ai eu du bol car mes voisins de table étaient très sympathiques. Bref, j'ai passé un excellent moment.

La ferme Yamashita
De mai à octobre, samedi midi et soir et dimanche midi
Chemin des Trois-Poiriers
78130 Chapet
Tél. : 01 30 91 98 75

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