Ensuite, il y a l'étape de la réservation. D'après tous les articles que j'ai pu lire sur Guilo Guilo, il faut au moins compter 1 mois d'attente. Qu'à cela ne tienne, je les appelle 2 mois avant la date fatidique. Pour info, ils ne sont ouverts que le soir et fermé le lundi et le dimanche (1 semaine sur 2).

  • Premier essai : ça sonne sans jamais que ça décroche.
  • Deuxième essai : je tombe sur la messagerie qui m'explique comment les réservations fonctionnent. Accueil téléphonique à partir de 14h et les messages laissés sur le répondeur pour une résa ne valent rien. Au moins, les règles sont claires.
  • Troisième essai : ça sonne... et ça décroche. Youpitralala !!!! Je réserve donc pour dans deux mois et là, l'hôtesse me répond qu'il est impossible de réserver au-delà d'un mois. Je m'explique : si tu appelles le 10 octobre pour réserver le 13 novembre = pas possible. Tu ne peux réserver que jusqu'au 10 novembre. Si tu veux réserver pour le 13 novembre, faut rappeler le 13 octobre. OK, je note.
  • Quatrième essai : je rappelle donc le 13 octobre pour réserver le 13 novembre. Ca sonne et ça décroche bis. Là, on m'apprend que le restaurant ferme exceptionnellement pour travaux du 13 au 17 novembre inclus... Pourquoi tant de haine ?!? Bon, je ne me laisse pas abattre et je réserve donc pour le 18 novembre sauf que : mauvaise réponse ! Ah oui, suis-je bête, je ne peux pas réserver au-delà d'un mois... je dois donc rappeler le 18 octobre.
  • La torture s'arrête : le cinquième essai est le bon !

Une semaine avant le grand soir, je reçois un coup de fil du restaurant qui me demande de confirmer ma venue : "et comment que je viens !!! J'ai pas fait le parcours du combattant pour ne pas me pointer le soir S !" :-)
L'hôtesse m'informe poliment qu'il faut vraiment être à l'heure.
En fait, le restaurant propose deux services, un à 19h et un autre à 21h30. Bref, tout est millimétré et minuté.

Le "soir S" tant attendu : arrivée à 18h59. Il me reste une minute pour prendre une photo de la devanture. De loin, j'aperçois le crâne reluisant du chef, Eiichi Edakuni. Clic, photo !
Entrée dans le resto à 19h. À notre grande surprise, nous sommes les premiers. Plutôt strange pour un resto qu'il faut booker un mois à l'avance... sauf que j'avais zappé que nous étions en France et que le sport national, c'était le retard. J'avoue que ça m'a arrangée, j'ai ainsi pu prendre des photos sans personne... un gros trip perso !

On a le temps de déguster une première mise en bouche (sur les huit qui nous attendent) avant que le restaurant ne commence à se remplir. Le chef nous apprend que tous les soirs, il doit faire face à une dizaine de désistements. Et bien sûr, il n'en est pas prévenu. Et les soirs de match de foot, c'est pire ! Vive la France !
Il se retrouve donc parfois à refuser des clients alors que les places réservées finissent la soirée désertées.
J'avoue ne pas comprendre car j'imagine que ces déserteurs ont dû autant galérer que moi pour booker une place... Eiichi aussi ne comprend pas. Au Japon, c'est une vrai star nationale, il nous raconte que pour dîner dans un de ses restaurants, il faut compter 2 ans d'attente ; et il arrive que parfois, lorsque le restaurant rappelle les gens pour leur annoncer qu'ils ont enfin une place, ils sont... morts !

Guilo Guilo comprend une vingtaine de places (a priori, il y a désormais une salle disponible dans le fond mais le spectacle doit y être bien moins spectaculaire) situées autour d'un bar-cuisine carré, où officient le chef et ses employés. C'est impressionnant de voir tant de personnes travailler dans un espace si exigu, sans jamais se bousculer.

Le dîner est lancé. Nous assistons à un défilé de mets très fins et originaux mêlant l'orient à l'occident. Les plats s'enchaînent et les serveurs, un poil stressés, prennent tout de même le temps de nous expliquer leur composition : soupe de dorade, sushi au sanglier, épinard au sésame.
Pas certaine d'avoir bien compris tous les ingrédients... mais bon, j'ai tenté tant bien que mal de les retranscrire dans mes légendes. Donc, le menu - qui change tous les mois - comprend 7 plats + 1 dessert.
Entre le dernier plat et le dessert, on nous a proposé des sushis au fois gras (non inclus dans le menu) que nous avons volontiers testés (pour la modique somme de 8 euros par duo de sushis... finalement, je revois ma position : quand on aime, on ne compte pas).

Nous avons passé une excellente soirée. Avec mon mec, on avait l'impression d'être retournés au Japon où les gens sont si attentionnés. Seuls bémols :

  • on n'a pas eu trop le temps de souffler entre les plats... mais cela fait partie de l'orchestration du dîner et de la culture japonaise où l'on ne fait pas attendre le client.
  • la machine à carte bleue qui a priori déconne souvent... il a donc fallu trouver un distributeur. Conseil : prends ton chéquier.

Au niveau de l'apéritif, je te conseille l'umeshu (un divin alcool de prune) et le calpis (une boisson japonaise à base d'eau, de lait écrémé et d'acides lactiques). Je tiens aussi à rendre hommage aux baguettes du restaurant, bien fines au bout, et permettent de saisir les aliments sans prise de tête - sauf le riz évidemment - !!!

Sinon pour la petite histoire, j'ai demandé ce que signifiait Guilo Guilo et une serveuse m'a expliqué (attention, je ne garantis pas la véracité ni l'orthographe de mes dires) que le Gui était la prononciation d'une des syllabes qui constituent le prénom du chef (j'ai toujours pas trouvé où...) et que le Lo faisait référence à "Losanji" (je retranscris ce que j'ai entendu mais j'ai rien trouvé sur le net sur ce personnage), un personnage gourmand et connu au Japon.
Sur d'autres sites, j'ai pu voir que Guilo Guilo faisait référence à Giro Giro, une chanson italienne que l'on chante en tournant sur soi-même, sorte de clin d'œil au menu changeant.

Guilo Guilo
Budget moyen : 45 €
8 rue Garreau
75018 Paris
Tél. : 01 42 54 23 92
M° : Abbesses (Ligne 12) ou M° Pigalle (Lignes 2 et 12)
Les tickets restaurant ne sont pas acceptés.


Guilo GuiloInside Guilo GuiloInside Guilo GuiloGuilo GuiloUmeshu et CalpisCrevette, champignon japonais sur sauce à base de corail de crevettesPâte de sarrasin, épinard au sésame et oeufs de cabillaud, tempura de racine de lotus, mijoté de potiron, shiitake, poisson avec du wasabi (du vrai), croquette surmontée de chair de crabeDorade dans son bouillon avec radis blanc et wasabiSushi au sanglier, poire japonaise au vinaigre sucréOmelette japonaise : anguille, salsifis, poisson, ciboulette, bouillon japonaisAlgues marinés, igname, concombre, oeufs de saumon, concombre et gingembreLégumes japonais salés, riz et soupe miso avec moulesSushi au foie grasDesserts : fondant au chocolat (moyen), mousse à l'orange et  panna cotta au potiron + liqueur de café (un régal))